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Tous inédits, et réalisés en vue de répondre ou de résonner avec le thème de l’arbre de vie, les films proposés lors de la séance du lundi 4 mars dans l’auditorium du Collège des Bernardins ont en commun d’avoir été réalisés dans une urgence — qui est celle de leur sujet même, la vie — et de nous donner le souffle qu’ils cherchent eux-même.
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Àrvore da vida de Jacques Perconte vient, depuis un lieu atemporel, ressaisir le vif de ce cheminement cinématographique en ouvrant notre attention à ce qui l’excède de toute part : la générosité, la richesse des formes les plus simples qui se livrent à la caméra. Le film, qui se présente comme un cycle chromatique, voire monochromatique, va arracher la figure d’un arbre, filmé à Madère le printemps dernier, à un aplat de couleur, un vert au premier abord uniforme. Ce tableau est un arbre de vie au sens concret et immédiat. Ce qui va faire surgir ce plan enfoui d’un arbre, c’est le mouvement des branches, les siennes, et celle de toute la végétation environnante. Comme si cet arbre se découpait sur fond d’un arbre plus vaste encore, alors que l’image, dans le détail de chaque pixel, se teinte de milles nuances roses et bleutées. Àrvore da vida, c’est le vent qui agite sans discontinuer le contenu de l’image pour le faire apparaître, puis disparaître à nouveau dans ce même aplat vert initial. C’est alors la musique de Jean-Jacques Birgé, à l’orchestration précise, qui révèle la part narrative du film, dont l’apparente abstraction laisse entrevoir les pulsations invisibles qui sont au principe même du mouvement de la vie, lesquelles s’amplifient de chaque battement de notre propre cœur.