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Il ne s’agit pas ici de produire des analyses poussées sur le traitement du signal numérique ou sur l’abstraction dans les arts filmiques, mais d’éclairer le point de friction où une grande discipline d’ingénierie, d’une part, et une catégorie esthétique, d’autre part, se rencontrent. Nos considérations viennent de la constatation que parmi les recherches les plus radicales sur l’image et le son numériques depuis 1990, favorisées par l’accélération exponentielle des performances des technologies (réseaux, multitudes d’outils de simulation, de détection, de calcul et de traitement des images et du son en temps réel, programmes, algorithmes, programmation, terminaux) se démarquent des plasticiens qui exploitent le numérique dans ses spécificités techniques. Notre approche est par conséquent décloisonnante et transversale : elle s’appuie sur des artistes dont les œuvres relèvent autant du film, de l’installation que de la performance, tels les Français Pierre-Yves Cruaud et Jacques Perconte et le Norvégien HC Gilje. Pierre-Yves Cruaud offre une bonne introduction à la notion de signal numérique et aux inventions formelles vertigineuses liées à son traitement. Les virtuosités techniques de Jacques Perconte en matière d’encodage et celles de HC Gilje en matière de programmation visuelle sont l’occasion de montrer qu’il est possible de faire subir à ce signal une multiplicité de manipulations, qui permettent de tracer deux voies majeures dans les pratiques et les formes artistiques actuelles…
Dans Vertigo 2015/1 (n° 48), pages 61 à 72