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Retour sur le Festival Extension sauvage / Combourg / 28 – 30 juin 2013
Pour sa deuxième édition, le festival Extension sauvage confirme la belle promesse d’un projet artistique et curatorial fort qui met en place les conditions d’une rencontre fertile entre la danse et le paysage. Plus qu’une programmation dans le sens classique du terme, Extension sauvage s’apparente à un courant de vie qui irrigue un territoire et féconde l’imaginaire.
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Un live prodigieux : Jeff Mills et Jacques Perconte
En compagnie de Jeff Mills, l’entrée en matière de Jacques Perconte est d’emblée radicale. Dans sa démarche de recherche de la puissance originaire du paysage, le vidéaste, maitre des codecs et des compressions, revient dans un premier temps aux racines élémentaires de l’image, la réduit aux pulsations de la couleur : des nappes monochromes envahissent l’écran du cinéma Chateaubriand de Combourg, dans un rythme de plus en plus rapide. A l’intérieur des patterns abstraits, générés par des algorithmes affolés au contact des sons de Jeff Mills, la peau du monde se laisse entrevoir selon différentes lignes de fissure. Les tons atteignent des climax de saturation, avant de verser dans un bleu enveloppant sous l’influence de la musique subitement dramatique, chargée d’affect du vétéran de la techno de Detroit. Les images de Jacques Perconte, qui se tiennent pour cette performance au seuil de l’abstraction, à ce point où seule la force des éléments impose sa spécificité – telles ces vagues qui s’acharnent sur des rochers au milieu de l’océan : Madère – confèrent une densité rare à une création sonore qui procède à son tour par sublimation et ajouts de fréquences. Conjointement, les vagues souvenirs non identifiables, les résidus et traces que charrient les nappes de Jeff Mills, apprivoisent, dramatisent l’intensité brute des images : rumeurs acides, murmures étouffés, respirations profondes, le magicien de Detroit nous entraine tout en douceur dans un voyage vertigineux aux creux de la matière labourée par Jacques Perconte