→ L’article en ligne : toutelaculture.com/arts/ex...
→ Le document au format pdf
Derrière ce titre à la fois simple et efficace « Courbet et les paysages » se cache une exposition où le paysage et la matière prennent toute leur ampleur. Quand Courbet peignait un paysage, c’était toujours avec passion et rigueur. Pour lui, un bon paysage en peinture est un paysage connu. L’on peut alors y insuffler une vibrations et un supplément d’âme ne nécessitant aucun artifice d’exotisme ou de colorisme. Ses paysages, peint sur le vif, en allant du plus sombre au plus clair jouent sur la perception. la touche est vibrante, presque frémissante et parfois, des formes anthropomorphiques jaillissent du paysage dans un rocher ou un branchage. Parfois, Courbet peuple son paysage d’un personnage, un pêcheur, un chasseur, une bergère, mais ceux-ci, plus fantomatique et anecdotiques semblent avalés par la nature luxuriante.
Ses élèves et amis, qui se sont constitués en atelier autour de lui à plusieurs reprises pendant ses exils l’aidaient dans la réalisation de ses toiles dont certaines sont presque entièrement de sa main et d’autres n’ont d’authentique que la signature. Ses suiveurs directs, s’ ils s’ approchaient du style du maître ne proposent finalement que rarement des oeuvres à la mesure de leur illustre professeur. La comparaison rend flagrante ses différences de perception et de maturité artistiques.
L’héritage de Courbet et de sa manière s’est diffusé jusqu’à aujourd’hui sous des formes très diverses. Les artistes contemporains présentés sont parvenus à intérioriser ses concepts et à les retranscrire dans leurs recherches. Ainsi, Jacques Perconte réalisé des oeuvres suivant un mouvement inverse à celui de Courbet. Alors que le maître peignait la nature de manière à la rendre toujours plus réaliste, Perconte film les paysages puis les retraite suivant un algorithmes de sa conception afin de picturaliser ses travaux.
[...]
La scénographie, des plus classiques tire partie de l’architecture du lieu, à savoir une belle abbaye cistercienne, remaniée à de nombreuses reprises. Ainsi, chaque artiste dispose d’une salle indépendante. Les oeuvres sélectionnées, de dimensions raisonnables, sont disposées sur les lambris, les entres fenêtres et au dessus des cheminées à l’image d’un intérieur les rendant plus accessibles.
Le lieu lui-même est à la fois calme et ravissant. Propriété de la famille Volot depuis une dizaine d’années, ce lieu à la riche histoire, à retrouvé de son lustre passé grâce aux nombreuses restaurations entreprises. L’on peut y admirer des vestiges médiévaux intégrés dans une architecture cosy datant du XVIIIe siècle. Témoin du passé carcéral de l’abbaye, quelques cellules d’isolement ont été conservées.