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15 juillet 2019
Brayard, Fred,
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Or / Alchemy
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Le festival de Hawick 2019 a mis en valeur deux aspects du travail de Jacques Perconte ; le film Or / Or, Hawick, tourné l’année précédente à Hawick en marge du festival figurait dans l’un des programmes de court métrages et une performance The Eighth Alps a clos le festival. Voir, dans la même après-midi, ces deux pratiques artistiques de Jacques Perconte révélait une constante de son travail qui interroge incessamment la possibilité de traduire l’expérience vécue de filmer, la rencontre unique avec un paysage, en un flux digital qui la rappelle et la transforme sans jamais la représenter. Mais cette double séance a aussi mis en évidence combien films et performances sont deux modes distincts qui lui permettent de hanter l’espace de différence infini qui surgit dans la répétition.
D’un côté un film, une œuvre fermée, qui enclot un univers de différences en mouvement créées par la manipulation digitale, mais que la mise en série du dispositif créatif ouvre à l’altérité (la trilogie Or / Our, Budapest, Or / Or, Hawick et Or / Our, Wien). Les films de Jacques Perconte rappellent des images et mettent en œuvre des processus qui désarticulent le temps et la causalité à travers lesquels l’identité s’organise par répétition du même. La trilogie Or répète le même protocole pour libérer des images de leur revenir-au-même, favoriser leur devenir-autre et archiver les infinies variations, les mouvements et les corps que ces transformations permettent.
D’un autre côté, une performance, une œuvre qui offre aux instants perdus, au jadis de l’image enregistrée, une instantanéité retrouvée, neuve, unique et volatile. Un geste créateur qui offre au passé un présent tout nouveau, une actualisation absolument soluble et irrattrapable. Ici, la différence que produisent les processus de digitalisation et de compression n’émerge pas des séries de traductions possibles d’un paysage et le geste créatif ne consiste pas à documenter les traces de son devenir-autre, mais à répéter l’événement même de sa présence. Par sa pratique de la performance, Jacques Perconte permet l’actualisation d’un tout-autre du donné du monde. La compression lui permet de ne pas répéter la forme que prend l’émergence au monde d’un paysage, mais d’en répéter sa différence, c’est à dire de renouveler l’événement unique et insaisissable qu’est son émergence. A la beauté des images s’ajoutent alors la beauté du geste et sa générosité.
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