Jacques Perconte
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  6 mars 2020  
Perconte, Jacques, L’art et les formes de la nature, collège des Bernardins.
Paysage contre nature
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L’ART ET LES FORMES DE LA NATURE

Ce séminaire se propose de définir les termes d’une écologie de la création, au-delà des problématiques purement environnementales et en intégrant notre responsabilité pour les milieux naturels, notre présence dans le tissu social et nos rapports à nos environnements d’existence.


Si vous êtes en harmonie avec la nature, vous serez exalté.Si vous la combattez, vous serez consumés.Yogi Bhajan

PAYSAGE CONTRE NATURE

J’aime les mers, les océans, j’ai besoin de sentir l’eau, le vent, lesfleurs, les arbres, la terre, la roche, je cherche à faire corps avecles montagnes, les plaines, les forêts. Je suis en quête de quelquechose de magique que je ne connais pas et que je ne comprends pas.

Depuis une vingtaine d’années, je fais ce chemin en filmant humblementet en produisant des images aussi honnêtement que je le puisse. J’ymets tout mon cœur. Je cherche à faire des formes qui touchentprofondément et font naitre quelque chose qui rappelle qu’au-delà despaysages que nous voyons, au fond de nous, il existe une dimension àlaquelle il serait bien de se reconnecter. Le paysage est à la lisièrede la nature. Pour la traverser, il faut se changer soi.

Mes outils sont froids. Ils incarnent l’expression de la volonté demaitrise technique. Mais je dirais que rien de la nature ne peutrésonner avec l’implacable stabilité de l’informatique, qui même sielle permet de modéliser l’imagination et donner quelque chose desublime, le spirituel reste bien loin. L’informatique dans sapuissance appliquée ne peut produire artificiellement que ce qu’on luidemande de faire. Et si elle semble nous surprendre, c’est qu’elleressemble à ce que nous attendons.

La nature, c’est tout autre chose. Elle ne surprend pas, elle saisit,elle ramène au présent. Elle ramène à soi, à cette profonde quiétudeet non pas au superficiel qui se pense, commente et compare et sépare.

Et peut-être que la technique, la technologie, totalement humaines,permettent de la montrer quand on s’aventure à aller dépasser dans lesretranchements de nos certitudes, les traces de l’incompatibilité.C’est peut-être là où les contingences soulignent ce différentiel, quele geste libre qui fait à priori n’importe quoi, mais pas vraimentn’importe comment, saura sans doute être à l’origine d’images quiraconteront quelque chose de l’univers. En tout cas, c’est ce quej’imagine.

Ne plus être séparé de la nature, c’est peut-être simplement êtrepleinement. Devenons-nous le penser collectivement ? Ou est-ce que ladimension collective doit être le résultat d’une évolutionindividuelle ?


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