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Baptisé L’Étoffe de l’Europe, un programme a en effet été élaboré avec l’Institut français « pour faire rayonner la créativité et les savoir-faire » hexagonaux. Outre une installation textile monumentale et une fresque de « data-tissage », le programme met en avant une œuvre originale de Jacques Perconte, installation constituée d’une pièce numérique et sonore et de huit tirages photographiques. Son titre, Aour Europe, qui emprunte à un terme de vieux breton présent dans certains traités d’alchimie, lie entre eux l’amour et l’or. Il renvoie également au désir de « faire passer la lumière à travers les choses », explique Jacques Perconte, qui relève que le mot « aour » sonne par ailleurs comme le pronom « notre » en anglais. L’artiste a filmé selon un processus lent et sensible des territoires du Vieux Continent qu’il fréquente assidûment depuis plusieurs années. Ciels, mers, forêts ont ensuite été traités comme des motifs et le flux de leurs images compressées ponctué d’aplats dorés, dans une écriture qui ne cache rien de sa structure mathématique tout en laissant surgir des éléments de vie pixellisés. Avec ce tableau mouvant, le paysage donne l’impression de déborder, impression renforcée par la taille de l’écran géant face auquel le spectateur se sent submergé. Peut-on voir une forme de nostalgie dans ce rapport à la nature filtré par la technologie ? Plutôt « une dimension spirituelle suggérant une continuité », estime le plasticien. L’œuvre répond en tout cas au souhait de cette présidence de faire émerger une identité commune aux 27 pays membres et « d’exploiter toutes les potentialités, notamment en matière de transition écologique et numérique ».

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