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Ce grondement de la matière résonnait quelque part avec la tempête de résistances proposée par Jacques Perconte dans Silesilence, creusant son sillon impressionniste dans un décor plus que jamais propice, la ville de Rotterdam : un territoire industriel où l’eau de l’estuaire ne cesse d’être chamboulée et où l’essence et les fumées se confrontent à l’immanence des structures. Loin des brumes épaisses mais paisibles d’un tableau de Paul Signac (qui a lui aussi peint le port de la ville), Perconte flirte davantage avec les inquiétudes du monde parfois transmises par Monet dans les agitations qui percent sa peinture. Celles-ci se conjuguent chez Perconte, de manière plus expressive, en alertes climatiques, lancées dès l’introduction sous la forme assez claire d’un poème questionnant l’état du monde et des scénarios à venir, lancé dans le noir avant de se confronter à l’autorité semble-t-il imperturbable du plus gros port d’Europe. Cette perturbation et cet orage viennent rapidement se saisir de l’image en en révélant la nature (numérique) et la manufacture, troublant nos visions par des étalements de formes et de couleurs poétiques et angoissants, sous la composition de Julien Desprez, appelant définitivement à une autre manière de voir.
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