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Déjouant peut-être certaines attentes, l’exposition parisienne « Le monde selon l’IA » présentée à la Galerie nationale du Jeu de Paume jusqu’en septembre 2025, ne cherche pas à introduire le public à un art qui serait surtout né de l’esprit des ordinateurs, des robots et des automates et qui, en tant que tel, s’attacherait à exploiter ou à faire connaître les dernières avancées des technologies numériques dans le domaine de l’intelligence artificielle. Sous l’égide du théoricien du cinéma et des media Antonio Somaini en collaboration avec l’historienne de l’art Ada Ackerman, le professeur de littérature Alexandre Gefen et la conservatrice Pia Viewing, l’exposition a plutôt cherché à dresser un inventaire exemplaire des gestes artistiques qui, actuellement – surtout depuis les années 2010 –, explorent la logique et les effets de l’IA analytique et générative, que ce soit au niveau social, économique, politique ou même écologiqu
La vidéo à double piste Better Mont Blanc (2024) de Jacques Perconte, qui expérimente des techniques d’upscaling fondées sur l’intelligence artificielle à partir de procédés de compression numérique, est une forme poétique d’« animisme de l’ombre ». Dans les vues régénérées du plus majestueux massif montagneux d’Europe, des formations de pixels remplacent soudainement les endroits où l’on croyait auparavant apercevoir des alpinistes. Léos Carax et Jean-Luc Godard ont également fait appel à l’inventivité numérique de Perconte dont les images ont été utilisées dans leurs films.